Archives mensuelles : février 2012

Jean Breton, souvenirs 1960-1961

Ce deuxième article est la suite de Jean Breton, souvenirs 1954-1959

Au début de janvier 1960, les parents de mes deux amis décident d’aller magasiner sur la rue Ste-Catherine; nous décidons alors de les accompagner pour aller visiter l’exposition annuelle « Motorama » de la « General Motors ».
Le 9 janvier, nous nous rendons à la Gare du Palais pour le départ de 8h00 à bord d’un autorail ( c’est comme un autobus sur rail ! ) opéré par le « CPR », et, qui se rend à Montréal en passant par la Rive-Nord.
Nous arrivons vers midi à la Gare Windsor, et, allons dîner au restaurant situé au 9ième étage du magasin Eaton’s, sur la rue Ste-Catherine.
Ensuite, nous marchons vers l’Est jusqu’en face du Terminus de l’Est, sur la rue Berri pour entrer au Palais du Commerce voir l’exposition.
A droite, en entrant, nous apercevons l’autobus de la Commission de transport de Montréal, no 2009 ; il s’agit du nouveau modèle, le TDH-5301, annoncé dans les journaux au mois de septembre.
Cet autobus présente les changements les plus importants depuis 1939; il a quatre grandes fenêtres et des panneaux en aluminium comme les autocars, en plus d’utiliser l’éclairage au tubes fluorescents à l’intérieur.
Pour Montréal, le changement visuel présente une forte diminution de la couleur brune, sous les fenêtres, ce qui, à mon avis, améliore beaucoup l’apparence. En plus, la couleur « aluminium », sur le toit, s’associe très bien avec les panneaux d’aluminium.
Nous visitons l’exposition au complet qui présente tous les modèles d’automobiles et de camions ainsi que tous les autres produits de la General Motors; ça valait le voyage.
A la fin de l’après-midi, je laisse mes amis aller souper avec leurs parents, et, je me rends chez ma tante en autobus.
Surprise ! … le hasard me permet de prendre un des 9 nouveaux autobus en service sur la rue Ste-Catherine.
Quelle belle promenade!… l’éclairage, les grandes fenêtres, le chauffage et la douceur du roulement me rappellent les nouveaux autocars.
Au retour, la chance court après-moi !… j’attrape un autobus Canadian-Car, nouveau modèle, le TD-51, dont 12 autobus ont été mis en service au début de décembre.
D’une apparence très différente, bien qu’il possède aussi des panneaux d’aluminium et le même éclairage intérieur, cet autobus procure un excellent confort. Comme le « GM », ce « Can-Car » n’a aucune ressemblance avec ses prédécesseurs.

Le même jour à Québec, les journaux publient un article et une grande photo pour annoncer la mise en service d’un nouveau modèle d’autobus sur les principaux parcours de « Québec-Autobus Ltée ».  Ces 15 autobus, (6001 à 6015) crème et rouge, modèle TDH-4517 ont été livrés entre le 21 et le 27 décembre 1959, et, pour la première fois depuis 1933, sont numérotés selon l’année.
J’en profite pour narguer mes amis en leur rappelant que j’ai voyagé dans ce nouveau modèle avant eux!

En 1963, j’apprendrai par un « bus fan » que ce modèle a reçu le nom de « fishbowl » ( aquarium ) à cause de sa large fenestration mais, le nom de « New Look » a connu le plus de popularité.

En juin 1960, pour fêter la fin de mes études secondaires, je décide d’aller faire un tour à Montréal; je quitte Québec, le 8 juin, à 8h00, à bord du A-038 – un GMC – PD-4104 – 1959. Le billet aller-retour me coûte 8.95$.
Dans la soirée, je rencontre une cousine qui me demande si j’ai un emploi pour l’été.
Suite à ma réponse négative, elle me propose un emploi dans une succursale de la Banque Canadienne Nationale; elle travaille à l’embauche du personnel au Siège Social. Elle me demande de passer à son bureau, le lendemain matin, vendredi, ce que je m’empresse de faire.
Une vingtaine de minutes plus tard, elle me remet une enveloppe en me disant de la présenter au gérant de la succursale de Notre-Dame-de-Grâces, lundi matin, à 9h00.
Je téléphone à mes parents ( je n’ai que 18 ans, donc mineur jusqu’à 21 ans ) pour leur annoncer la nouvelle; ils sont d’accord à condition que je revienne à Québec à la fin de l’été.
Je loue une chambre à deux coins de rue de la succursale et commence ma nouvelle vie montréalaise.
Je gagne 28$ par semaine plus 1$ si j’accepte de travailler le vendredi soir de 19h00 à 20h00.
La succursale est située sur le boul. Décarie au coin de la rue Notre-Dame-de-Grâces, en face de l’église du même nom.
Le parcours « Somerled-102″ circule dans les deux directions sur Décarie alors que le »Notre-Dame-de-Grâces-104 » passe sur la rue du même nom dans la direction est seulement la rue étant un sens-unique.
Ces deux parcours se rendent au « Terminus Atwater » sur la rue Ste-Catherine.
Le 102 est opéré avec des Can-Car – CD-52 ( 40 pieds ) de 1956 à 1959, et, le 104 avec des Can-Car – CD-44A ( 35 pieds ) de 1952 à 1957.
Les deux modèles ont la suspension à l’air procurant une randonnée confortable.
A l’intérieur, le centre du plafond est jaune pâle et le reste est vert assez foncé comme la couleur des sièges.
Le moteur étant situé sous la carrosserie entre les essieux d’avant et d’en arrière, l’autobus a de la difficulté à arrêter en ligne droite à l’arrêt en face de la succursale lorsque la chaussée est glissante car, il manque de poids sur les roues arrière.
Pour une raison inconnue, je vois passer quelquefois un « Greyhound », modèle « Scenicruiser » descendant le boul. Décarie avec la destination « New York ». Mystère !!!
Le 23 juin, je profite du congé de la « Saint-Jean » pour aller faire un tour à Québec.
Je prends l’autobus « Somerled-102 » puis, je transfère dans le « Dorchester-150 », au terminus « Atwater ».
Ce parcours utilise uniquement des Mack, modèle C-49-DT – 1955-1956 ( 40 pieds ) dont le moteur semble plutôt « anémique » !

L’Autobus de la « Provincial », no A-008, un GMC – PD-4104 – 1958, quitte le « Terminus Central », boul. Dorchester coin Drummond, à 20h00.
J’arrive à l’Hôpital des Vétérans à 23h45; le chauffeur me laisse descendre puisque c’est un arrêt autorisé par la compagnie.

Le retour a lieu le 26 juin à bord du A-812, un PD-4104 – 1957 qui n’a pas de toilette; étant donné la forte affluence de clients, la compagnie fait un premier départ ( 21h00) avec un modèle « A-000 », puis, un deuxième avec un « A-800 », ensuite un « 5500 », un « G-000 », un « D-000, un « B-000 », et, si nécessaire, elle demande l’aide des compagnies d’autobus locales pour respecter sa publicité annonçant qu’elle ne laisse jamais un client sur place!!!
J’arrive au « Terminus Central » à 00h45, et, manque le dernier autobus du « 150 »; je me rends sur la rue Ste-Catherine pour prendre le « Ste-Catherine-15 », et, ensuite le « Somerled-102 », au terminus « Atwater ».
Le « 15 » circule 23 heures par jour mais, le dernier « 102 » laisse le terminus « Atwater » à 1h30.

La longue fin de semaine de la fête de la « Confédération » me permet de retourner à Québec mais, comme le comptable de le succursale m’offre un « lift » partiel jusqu’à Plessisville, j’embarque avec lui, le matin du 1er juillet. Je quitte le terminus, à 12h00, à bord du G-951, un GMC – SDM-5301 – 1960, après avoir acheté un billet au prix de 1.95$.
Cette belle voiture « New Look » , presque neuve, mesure 40 pieds, a une suspension à l’air et des fenêtres teintées; il ne manque que les toilettes, l’air climatisé et les sièges inclinables pour rivaliser avec les autocars!…
Etant assis dans la première rangée, je suis impressionné par la très grande visibilité offerte par l’énorme pare-brise.
Nous passons par la route no 5 ( maintenant 116 ), et, faisons un arrêt de 15 minutes au petit restaurant de Dosquet me permettant enfin de manger. Puis, en suivant la même route, nous arrivons par St-Rédempteur, St-Nicolas-Sud et le Pont de Québec.
Je descends à Ste-Foy à 13h15.

Pour le retour, le 3 juillet, je me rends à la Gare Centrale d’Autobus de Québec afin de bénéficier d’une bonne place pour le départ de 21h00;
c’est la folie, il y a des centaines de clients qui s’impatientent.
Le premier autobus « A-000 » quitte dès 20h30 sans aucun siège de libre; puis, un autobus « A-800 » quitte vers 20h40 suivi d’un autre « A-800 » à 20h50, ensuite un « G-900. Je réussi, enfin, à obtenir une place; je suis à bord du « D-958 », un GMC – TDM-5108 – 1957. C’est un « Old Look » avec suspension à l’air, fenêtres teintées et sièges à haut dossier fixes.
C’est l’été, il fait chaud et quelques clients ont ouvert des fenêtres; à 120km à l’heure, sur la route no 9 ( maintenant l’autoroute no 20 ), le sillement des pneus sur la chaussée devient rapidement désagréable. Mais, il y a un autre problème :
les fenêtres s’ouvrent en descendant; en les remontant, leur poids empêche de les fermer complètement ce qui laisse encore entrer le bruit !
En arrivant au « Restaurant Central », à St-Germain-de-Grantham, pour un arrêt de repos, nous rejoignons des autobus qui ont quitté Québec avant nous. Pendant notre repos, d’autres autobus arrivent de Québec, et, c’est la congestion totale à l’intérieur du restaurant.
Pour le retour, beaucoup de clients ont oublié le numéro de leur autobus; c’est la panique, ils courent d’un autobus à l’autre pour trouver celui qui contient leurs biens personnels, et, lorsqu’un autobus quitte, c’est l’hystérie!!!…
Finalement, je suis arrivé au « Terminus Central » à 01h00 pour courir après le « 15 » et attraper le dernier « 102 ».

Dimanche, le 17 juillet 1960, la météo annonçant une belle journée, je décide d’aller visiter la ville de Sherbrooke.
Je prends l’autobus no. A-008, un GMC – PD-4104 – 1958 dont le départ a lieu à 11h30, ce qui me laisse le temps d’aller à la messe obligatoire du dimanche matin!
Le billet aller-retour me coûte 5.80$, et, comme c’est un voyage « local », nous arrivons à Sherbrooke à 15h30, après avoir roulé sur la route no. 1  (maintenant 112 ) avec un arrêt dans chaque village dont, un arrêt assez prolongé au terminus de Granby.
Je descends au terminus de Sherbrooke sur la rue King Ouest, et, en marchant au centre-ville, je découvre le garage de « Laramée Coach Lines » et de « Service Laramée Inc ». Comme c’est dimanche, il n’y a aucune activité mais, quelques autobus urbains circulent dans les rues.
Je suis surpris de voir que ce sont tous des « Prévost », modèle « Citadin » avec deux portes contrairement aux « Fournier », « Drolet » et « Charlesbourg » que nous avons à Québec.
Je réalise que la meilleure façon de visiter la ville est de prendre un de ces autobus et de parcourir le circuit complet.
Il n’y a que quelques clients à bord et j’en profite pour jaser avec le chauffeur; celui-ci me conseille de changer de circuit ( nom donné aux parcours) à tel endroit pour compléter mon tour de ville et revenir au centre-ville. Excellent chauffeur !!!
Le retour à Montréal se fait à bord du A-012, un autre GMC – PD-4104 – 1958, quittant le terminus à 20h30 et arrivant à Montréal à 23h00. Le voyage est beaucoup plus court ( même s’il passe par la route no 112 ) car, c’est un express qui ne fait qu’un arrêt à Granby.

Samedi, le 23 juillet 1960, je vais passer la fin-de-semaine à Québec. Départ du Terminus Central, à 13h30, à bord du A-039 -GMC – PD-4104 – 1959. J’arrive à Ste-Foy à 17h00. Prix du billet 8.95$, aller-retour.
Le retour se fait le lendemain avec le A-812 – GMC – PD-4104 – 1957 ( pas de toilette ) en quittant la Gare Centrale d’Autobus de Québec, à 21h00, et, arrivant au Terminus Central de Montréal à 00h45.

Vendredi soir, le 6 août 1960, mon copain de Sillery vient me rejoindre à Montréal; le lendemain matin, nous quittons le Terminus Central, à 9h00, pour aller visiter Ottawa. Nous arrivons à 11h45 après avoir voyagé dans le A-019 – GMC – PD-4104 – 1958 de la Colonial Coach Lines, filiale de la PTC. Nous avons payé 6.00$ chacun pour un aller-retour. L’autobus a passé par Vaudreuil et Rigaud puis, roulé sur la route 17 de l’Ontario jusqu’à Ottawa au terminus de la CCL situé au 265 Albert street, près du Parlement.
En nous promenant partout dans la ville, nous remarquons que tous les autobus de la « Ottawa Transportation Commission » sont identiques; ce sont tous des GMC – TDH-5105 – 1959 . En jasant avec un chauffeur ( l’anglais est la langue maternelle de mon copain ) nous apprenons que la OTC a acheté 107 autobus neufs pour remplacer les derniers tramways en août 1959. Ces autobus de 40 pieds par 8 1/2 sont peinturés vert-olive, vert plus foncé et une large ceinture rouge; magnifiques couleurs!
Ils sont numérotés 5901 à 5997 et 5101 à 5110; ces derniers ont une capacité de 51 sièges.
Le lendemain, nous faisons une visite touristique offerte par la « Gray Line », et, opéré par la OTC avec un GMC-TDH-5105 – 1959. Très belle randonnée confortable mais, manque de visibilité causée par les petites fenêtres.
Nous revenons à Montréal, le soir même, à bord du A-022 – GMC – PD-4104 – 1958 de la CCL en laissant Ottawa à 18h30 pour arriver au Terminus Central, à 21h00. C’est la fin d’un autre beau voyage.

Samedi, le 13 août 1960, je vais encore passer une fin-de-semaine à Québec.
Départ à 8h10 avec le A-042 – GMC – PD-4104 – 1960 et arrivée à 11h40 à Ste-Foy, au coût de 8.95$, aller-retour.
Le retour du lendemain se fait avec le A-001 – GMC – PD-4104 – 1958 à 20h45 et arrivée à 00.30 au Terminus Central.

Vendredi, le 19 août 1960, mon copain de Sillery me reçoit, avec sa famille à leur chalet loué pour des vacances à Dorion.
Je quitte le Terminus Central à bord du A-015 – GMC – PD-4104 – 1958 de la CCL, à 21h00 et arrive à Dorion à 21h50; il s’agit du Montréal – Toronto local via Cornwall et Kingston. Le billet me coût 1.55$, aller-retour.
Dimanche soir, le retour me donne l’opportunité de voyager à bord de ce que j’appelle un « autocar antique » ; le no. 4884 est un GMC – PDA-3703 – 1948, de la CCL . Oubliez la suspension-à-l’air, l’air climatisé, les fenêtres teintées et les toilettes ; mais, les fauteuils sont inclinables !
Je quitte Dorion à 23h00 pour arriver à Montréal à 23h45.

Samedi, le 27 août 1960, je décide de retourner à Ottawa pour prendre des photos de la ville ayant oublié ma caméra lors du premier voyage !
J’arrive au Terminus Central à 8h30 pour le départ de 9h00; cependant, il y une foule assez considérable. Le premier départ d’un PD-4104 quitte avant le temps étant rempli à capacité; un deuxième suit et finalement, au moment ou je me prépare à embarquer, arrive le 5274, un Canadian Car, modèle IC-41 – 1952 .
Comme prix de consolation, étant embarqué le premier, j’ai la chance d’occuper le siège situé à côté du chauffeur.
( le moteur étant en avant, il y a un siège double pour occuper l’espace entre le pare-brise et la porte située à l’arrière de la roue).
Ce modèle d’autobus bénéficie d’un large pare-brise qui s’étend sur le côté ce qui me donne une vue spectaculaire.
Cela compense pour le bruit dégagé par le moteur situé entre le siège et le chauffeur.
Comble de malheur, le parcours se fera par Lachute et Hull puisqu’il n’y a plus d’autobus sur l’express de 9h00. Cet autobus de la PTC est loué par la CCL. A Lachute, des problèmes de surchauffe oblige le chauffeur à arrêter environ 20 minutes à une station-de-service. Je le savais qu’on aurait des troubles avec ce tacot!!! Enfin, nous arrivons à Ottawa à 12h30, une heure plus tard que l’express.
Le même soir, je reviens avec le A-034 – GMC – PD-4104 – 1959 de la CCL avec départ à 18h30 et arrivée à 20h45.
Quand même, une belle journée.

La fin-de-semaine du »Travail » me donne l’occasion d’aller à Québec.
Le 2 septembre 1960, je quitte Montréal à bord du A-813 – GMC – PD-4104 – 1957 ( pas de toilette) à 20h00 et arrive à Ste-Foy à 00.30;
la circulation est très dense sur la route no. 9 ( maintenant la 20 ).
De plus, après l’arrêt au terminus au centre-ville de St-Hyacinthe, nous devons traverser le passage-à-niveaux à la sortie de la ville;
ce soir, le « Canadian National Railways » a décidé de laisser ses wagons arrêtés sur le passage-à-niveaux; c’est un embouteillage monstre qui paralyse la route no 9 et le centre-ville. La police se rend sur les lieux pour essayer de faire bouger le convoie mais, le « CNR » répond qu’il est sur son terrain ( ??? ) et qu’il est occupé à faire des opérations dans le parc industriel. Après plus de quarante minutes, la voie se dégage et nous arrivons à Drummondville avec 40 minutes de retard.
Le retour a lieu, lundi le 5 septembre, avec le A-814 – GMC – PD-4104 – 1957 (pas de toilette) à 20h30, trente minutes à l’avance car, il est plein, même si c’est le deuxième départ. Nous arrivons à Montréal à 00.30

Le 23 septembre 1960, je retourne à Québec avec le A-040 – GMC – PD-4104 – 1960; départ à 20h10 et arrivée à 23h40.
Lors des voyages précédents, je quittais le samedi matin car, je travaillais à la banque le vendredi soir, de 19h00 à 20h00; comme cette heure n’était pas obligatoire, nous étions payés 1.00$.
Après quelques mois, j’ai décidé de laisser tomber la « piastre », et, de partir le vendredi soir à 20h00.
Je reviens le 25 septembre à bord du A-039 – PD-4104 – 1959 en quittant Québec à 21h00 pour arriver à Montréal à 00h45.

Note = les autobus A-037, A-038 et A-039 faisaient le service de Montréal à Jonquière via Québec, aller-retour.
Lorsqu’ils arrivaient de Jonquière, la propreté intérieure laissait à désirer et ils sentaient le « renfermé »…

Le 29 octobre 1960, le voyage à Québec m’emmène avec le A-043 – GMC – PD-4104 – 1960 de 20h10 à 23h40.
Le retour du lendemain se fait avec le A-014 – PD-4104 – 1958 dont le départ a lieu à 20h30, trente minutes plus tôt car, il est plein, et, arrivée à minuit.

Le 10 novembre 1960, l’aller à Québec se fait avec le A-042 – GMC – PD-4104 – 1960 dont le départ a lieu à 20h45, au lieu de 20h10, et, l’arrivée à 23h40; d’après les chauffeurs, certains autobus roulent plus vite que d’autres; il semble que le 042 en fasse partie puisque nous avons rattrapé le retard le 35 minutes !!!
Je reviens le 13 novembre à bord du A-039 – GMC – PD-4104 – 1959 ; départ à 20h45, quinze minutes plus tôt, et, arrivée à 00h15.

Le 25 novembre 1960, le A-008 – GMC – PD-4104 – 1958 me conduit à Québec; nous arrivons à 23h40 après avoir quitté à 20h10.
Le retour du 27 novembre se fait avec le A-008 en quittant Québec à 20h45, quinze minutes plus tôt pour arriver à Montréal, à 00h15.

Le 9 décembre 1960, c’est le A-006 – GMC – PD-4104 – 1958 qui m’emmène à Québec; départ à 20h10 et arrivée à 23h45.
Au retour, le 11 décembre, le A-014 – GMC – PD-4104 – 1958 quitte Québec à 21h00 et arrive à Montréal à 00h45.

Le 23 décembre 1960, je quitte Montréal à bord du A-005 – GMC – PD-4104 – 1958 à 20h10 et arrive à Québec à 23h55
Le retour se fait en automobile avec un cousin travaillant à Montréal.

Le 31 décembre 1960, c’est le A-008 – GMC – PD-4104 – 1958 qui laisse Montréal à 8h10 et arrive à Ste-Foy à 12h10.

Il est à noter que tous ces voyages quittent le Terminus Central de Montréal situé au 1188 boul. Dorchester ouest ( maintenant René-Lévesque) pour se rendre au Terminus de l’Est situé au coin des rues Berri et Demontigny ( maintenant De Maisonneuve ); après un arrêt pour prendre des passagers, l’autobus passe par le Pont Jacques-Cartier et roule sur la route no 9 ( maintenant la 116 ) jusqu’à St-Hyacinthe via Beloeil et Mont-St-Hilaire. Comme c’est un Express, il n’arrête qu’à St-Hyacinthe. A cet endroit, il prend d’autres passagers pour Québec.
Ensuite, il reprend la route no 9 et file jusqu’à la jonction de la route de St-Germain-de-Grantham; un arrêt de repos de quinze minutes, au Restaurant Central nous permet de descendre et prendre une collation, deux heures après le départ de Montréal.
Puis, continuant sur la route no 9, l’autobus tourne à droite pour prendre le boul. St-Joseph et se rendre au Terminus d’Autobus situé au 330 rue Hériot au Centre-Ville de Drummondville pour prendre d’autres passagers. L’autobus traverse ensuite le pont de la rivière St-François, passe par St-Charles-de-Drummond et Notre-Dame-du-Bon-Conseil pour reprendre la route no 9, car il n’y a pas encore de pont sur la route no 9.
En cours de route, l’autobus laisse descendre les passagers à Manseau, Villeroy, Joly, Laurier-Station et St-Apolinaire.
Au retour, l’autobus passe par Drummondville pour laisser descendre des passagers, et, ensuite se rend au terminus de St-Hyacinthe pour laisser descendre d’autres passagers. Comme la compagnie détient aussi le permis du service local St-Hyacinthe-Montréal, elle autorise les passagers pour Montréal à profiter de l’Express, et, l’autobus se remplit avec du monde debout jusqu’en avant.

A l’automne 1961, la construction du pont est complété sur la route no 9; l’autobus n’arrête plus à Drummondville en allant à Québec, le vendredi soir. Un autobus, modèle de banlieue, vient rejoindre l’autobus Express sur la route no 9 pour emmener les passagers désirant aller à Québec.
Cependant, il est très rare qu’il y ait un passager, et, l’Express perd quelquefois du temps à attendre l’autre autobus qui est en retard.
Le 2 janvier 1961, je retourne à Montréal à bord du A-808, un  PD-4104 – 1957, pas de toilette, dont le départ a lieu à 21h00 et l’arrivée à 01h00.
Je reviens à Québec, jeudi le 5 janvier, ( le 6 janvier étant une Fête religieuse chômée ) avec le A-010, un PD-4104 – 1958 .
Départ à 20h10 et arrivée à 11h40.
Le retour a lieu le 8 janvier en utilisant le 5503, un PD-4104 – 1955, pas de toilette ni d’air climatisé ( pas d’importance, en hiver ! ), dont le départ se fait un peu avant 21h00 puisque c’est le 5ième départ à cause de la très forte clientèle. Nous arrivons à 00h45 à Montréal.
Le 25 janvier, je me rends à Québec en automobile avec une connaissance.
Le 27 janvier, je prends encore le 5503 pour retourner à Montréal; départ à 20h30 et arrivée à 23h55.
C’est le Carnaval, les départs de 21h00 commencent vers 20h30 dès que les autobus sont pleins.
Le 10 février, le voyage de Montréal à Québec se fait avec le A-003, un PD-4104 – 1958; départ à 20h10 et arrivée à 23h55.
Le retour du 12 février se fait avec le A-807, un PD-4104 – 1957, pas de toilette; départ à 21h00 et arrivée à 00h45.

Le 24 février, il y a un gros problème : une tempête de neige fait rage depuis le début de l’après-midi; je décide de me rendre quand-même au terminus pour le départ de 18h10. J’apprends que celui-ci est annulé mais, que celui de 20h10 demeure à l’horaire.
Je retourne sur la rue Ste-Catherine pour souper, et, reviens vers 19h30 pour apprendre que celui-ci est aussi annulé mais, que celui de 00h01 demeure possible. Alors, je vais au cinéma, au centre-ville, et, reviens vers 23h00.
Le terminus est bondé de clients frustrés qui veulent absolument aller à Québec et à Chicoutimi.
Dans les minutes suivantes, la Compagnie annonce un départ, et, l’autobus se remplit rapidement; je fais partie des chanceux.
Sur la route no 9, la visibilité varie de passage à nulle; nous réussissons à faire un arrêt à St-Hyacinthe, et, nous arrivons au Restaurant Central, à St-Germain, vers 2h15 ; tous les passagers s’empressent de descendre pour prendre une collation.
Puis, le passage au centre-ville de Drummondville se fait très difficilement à travers les bancs-de-neige; sans surprise, il n’y a aucun passager à embarquer au terminus vers 3h00.
Le voyage continue péniblement et la vitesse diminue de plus en plus; il ne reste qu’une voie carrossable de la largeur de l’autobus; chaque camion que nous rencontrons accepte de se tasser et d’arrêter pour nous laisser le passage. Il n’y a plus aucune automobile.
Près de St-Apollinaire, nous nous enlisons dans une immense lame de neige, et, ne pouvons plus bouger; il est environ 4h30.

Les rafales de vent rendent la visibilité complètement nulle; nous ne voyons plus rien sur les quatre côtés. Nous sommes au milieu de nulle-part!
Heureusement que le moteur continue à fonctionner, il nous permet de rester au chaud.
Quelques passagers commencent à paniquer; le chauffeur se lève et va marcher dans l’allée pour les rassurer en leur disant que le prochain camion qui va arriver va utiliser son système de communication par radio pour demander aux employés du « Ministère de la Voirie » de venir nous déprendre.

Une quinzaine de minutes plus tard, un camion arrive par en-arrière; le chauffeur vient parler à notre chauffeur, et, toutes deux s’entendent pour agir.
Le camion s’appuie sur le derrière de l’autobus et commence à pousser; nous entendons le bruit de l’aluminium qui se fait écraser, et, miracle, l’autobus sort de la neige. Nous arrivons à Ste-Foy, suivi par le camion, à 5h00. Ce voyage passe à l’histoire comme étant le plus long que j’ai vécu entre Montréal et Québec.
La tempête a duré deux jours et je suis remonté à Montréal, le 28 février, à bord du A-039, un PD-4104 – 1959; départ à 21h00 et arrivée à 00h45.
Samedi, le 11 mars, je quitte Montréal à 8h10 à bord du A-038, un PD-4104 – 1959 et arrive à Québec, à 11h40.
Le 12 mars, je reviens à Montréal avec le A-038 dont le départ a lieu à 21h00 et l’arrivée à  01h00.
Le 24 mars, le A-002 m’emmène à Québec de 20h10 à 23h55.
Le retour du 26 mars se fait avec le A-039 de 21h00 à 00h45.

Le 10 avril 1961, après avoir rempli, à trois occasions, un formulaire d’emploi, je commence à travailler comme commis de bureau au « Département de la comptabilité » situé au dernier étage du « Terminus de l’Est », au coin de l’avenue Berri et de la rue Demontigny.
La « Provincial Transport Company / Cie de Transport Provincial » est la plus importante compagnie d’autobus au Canada.
Avec ses filiales, la « Colonial Coach Lines », la « Kingston City Coach Company », la « Sudbury Transit Co », en Ontario, et la « Québec-Autobus Ltée » et la « Autobus Saguenay Inc », elle possède environ 500 autobus qui circulent entre Toronto et Chicoutimi.
C’est avec une grande fierté que je me joins à son personnel, et, je remarque rapidement que la compagnie s’embarque dans une grande révolution interne qui va en changer complètement son image.
Quelques semaines auparavant, la Compagnie a été vendue à M. Paul Desmarais, déjà propriétaire de la « Sudbury » et de la « Québec-Autobus ». Nos patrons anglophones commencent déjà à suivre des cours de français qui leur sont imposés par la haute direction.

Mes tâches consistent à facturer les compagnies d’autobus qui utilisent notre garage situé sur la rue William, sur le bord du Canal Lachine.
De plus, une fois par semaine, je dois accompagner un chauffeur pour aller ramasser les « dix sous » dans les portes de toilettes des deux terminus.
Puisqu’il faut aussi entrer dans les toilettes des femmes, un jour, nous avons été confrontés à une madame pas contente :
– » Vous n’avez pas le droit d’entrer ici…et, si vous ne m’ouvrez pas la porte, je vais « pisser » à terre ! Dépêchez-vous !  » –
Le chauffeur l’a laissée entrer gratuitement…
Tous les matins, du lundi au vendredi, une centaine d’autobus de banlieue viennent passer la journée au terminus ou au garage; ils repartent entre 16h00 et 18h00. Plusieurs de ces chauffeurs viennent travailler dans les bureaux des deux terminus en occupant des activités diverses.
Leur indiscipline met de la vie dans les bureaux.
Une camionnette bleue « Volkswagon » fait la navette entre les deux terminus et le garage pour transporter le courrier interne.
C’est celle dans laquelle je voyage pour aller dans les toilettes ramasser les « dix sous ».
Je dois aussi vérifier les copies des billets remis par les chauffeurs pour les postes de péage de l’Autoroute des Laurentides, situés entre Montréal et St-Jérôme, avant de les remettre à l’ « Accounting Department » qui doit payer le compte reçu de l’ « Office des Autoroutes du Québec ».
Nous bénéficions d’une pause de 15 minutes, le matin et l’après-midi, laquelle nous prenons au « Restaurant Macy’s », situé dans le terminus;
par beau temps, j’en profite pour jeter un coup-d’oeil sur les activités à l’extérieur du terminus. Le midi, nous avons une heure pour dîner; nous traversons la rue pour aller au restaurant situé au sous-sol du magasin-à-rayons  » Dupuis & Frères ». La serveuse habituelle est la mère d’un de nos confrères. Très bonne nourriture à bon prix !
Les heures de travail s’étendent de 8h40 à 12h00 et de 13h00 à 17h10.
Demeurant encore à Notre-Dame-de-Grâces, je dois maintenant prendre les autobus pour me rendre au travail. Le « Somerled – 102  » sur le boul. Décarie, arrête au coin de la rue Duquette, et, descend à l’avenue Clearmont, coin Sherbrooke, à Westmount.
Je prends le  » Sherbrooke – 4  » pour me rendre jusqu’à l’avenue Berri et  je descend la côte à pied.
Comme la circulation paralyse souvent, il arrive que je descende avant la rue Berri et fasse le reste à pied pour arriver en temps.
Le soir, je prends le  » Ste-Catherine – 15  » pour transférer au terminus « Atwater » et me rendre à destination avec le  » Somerled – 102 « .
De temps à autre, pour briser la routine, je prends le  » Pine Ave – 144  » qui me permet de voyager à bord d’un « Mack  » de 35 pieds.
Celui-ci m’emmène aussi au terminus « Atwater ». De-là, je peux aussi prendre le  » Côte-St-Luc – 66  » qui me laisse au coin de Décarie à deux coins de rues au nord de chez-moi. Ce sont des Can-Car mais, des modèles à 35 pieds.
Un soir, alors que l’autobus est rempli au maximum, je suis debout dans les marches d’en avant; l’autobus descends la longue côte avant d’arriver au boul. Décarie lorsque je réalise que mes lunettes de soleil, dans les poches de mon veston, sont appuyées sur la rampe de métal.
Impossible de reculer d’un seul centimètre ; je subis le poids de toutes les personnes debout à cause de la descente.  En débarquant, je m’empresse de vérifier, et, miracle, elles sont intactes.
Afin de profiter d’une randonnée en « GMC – New Look », je prends quelquefois le « Garland – 65  » qui me conduit au coin de Décarie par le chemin « Queen Mary »; de-là, j’ai le choix entre le « Girouard – 48  » et le « Somerled – 102 » pour arriver à la maison.
Tout ce plaisir de voyager en autobus me coûte 0.15$ ou 0.125$ par billets. Il n’y a pas de restriction de temps; ils sont valides jusqu’à la prochaine augmentation de tarifs. J’ai acheté un plan de tous les parcours pour la somme de 0.15$, en vente dans le « Terminus Craig », situé dans le Vieux-Montréal, voisin du Siège Social de la « Commission de Transport de Montréal ».

Le 14 avril 1961, je me rends à Québec avec le A-005 – PD-4104-1958 en quittant le « Terminus de l’Est » à 20h30 pour arriver à Ste-Foy, à 23h55.
Comme employé, je bénéficie d’un rabais de 50% donc, l’aller-retour me revient à 4.50$ au lieu de 8.95$ que je payais depuis juin 1960.
Pour nos vacances annuelles, nous avons le privilège de voyager gratuitement partout sur le réseau de la « PTC » et de la « Colonial », en plus d’un rabais de 50% sur tout le réseau de « Greyhound » dans les 48 états américains.
Je reviens le 16 avril à bord du A-007 entre 21h00 et 01h00.
Le 21 avril 1961, le A-038 -PD-4104-1959 m’emmène à Québec, et, le A-045 – PD-4104-1960 me ramène, le dimanche, 23 avril.
Le 28 avril 1961, le voyage à Québec a lieu avec le A-001- PD-4104-1958, et, le retour avec le A-039- PD-4104-1959, le 30 avril.
Le 5 mai 1961, je prends le A-047- PD-4104-1960 pour aller à Québec, et, je reviens, le 7 mai, avec le A-005- PD-4104-1958.
Le 12 mai 1961, c’est le A-008- PD-4104-1958 qui m’emmène à Québec, et, le A-013 qui me ramène, le 14 mai.
Je commence à connaître les chauffeurs puisque ce sont toujours les mêmes.
J’ai remarqué que tous les chauffeurs ne roulent pas à la même vitesse de même que tous les autobus n’ont pas la même vitesse maximum.
Il paraît que les voyagent forment la jeunesse !!!

Pour la fin-de-semaine du congé « De la Reine », je décide d’effectuer mon premier voyage aux Etats-Unis.

Le 19 mai 1961, l’autobus de la « Eastern Greyhound Lines », no 3247, un GMC – PD-4104 – avec toilette, quitte le Terminus Central, à 19h45.
Grâce à mon tarif « Employees Half Fare », le billet aller-retour me coûte seulement 10.80$ – US, et, le dollar canadien vaut environ 1.05$.
Je suis à bord pour aller passer la fin-de-semaine à New York. C’est la première fois que je traverse la douane depuis le voyage fait avec mes parents, en 1958, pour aller visiter la famille à Boston.
L’autobus roule sur la route no 9 ( maintenant la 217 ) jusqu’à la douane, à Rouses Point, N.Y.
Je suis nerveux, mon anglais étant plutôt rudimentaire, je crains de ne pas comprendre les questions du douanier.
Assise à côté de moi, une dame âgée parfaitement bilingue à qui j’ai transmis mes craintes, me traduit les questions, et, l’arrêt de l’autobus ne dure qu’une dizaine de minutes, les douaniers étant montés à bord. Aucune vérification des bagages.
L’autobus reprend la route « U.S. 9 « , et, vers 00h30, nous arrêtons devant un petit dépanneur (« convenient store » ) à Elizabethtown, N.Y. plusieurs milles au sud de Plattsburg. Il n’y a que des machines distributrices ; je prends un café et une barre de chocolat puis, je vais prendre une marche.
Aucun autre arrêt en cours de route ; en arrivant à Albany, l’autobus prend l’autoroute no 87 jusqu’à l’entrée du  » Lincoln Tunnel « , au New Jersey.
A cet endroit, nous apercevons la forêt de gratte-ciels de Manhattan ; c’est l’aube et les lumières brillent encore. Vue spectaculaire !!!
Puis, nous descendons la côte en faisant un cercle complet pour ensuite arrêter au poste de péage et s’engouffrer dans le tunnel.
Nous nous rendons au terminus d’autobus situé sur la 34è Rue ; il est 4h45 et il faut attendre à 5h00 pour l’ouverture du restaurant.
Pendant que je me promène dans le terminus, un garde de sécurité me demande de m’identifier; je lui montre mon billet d’employés.
Il me regarde avec un grand sourire et me souhaite bienvenue à New York.
Le restaurant fait partie de la chaîne « Automat » qui n’existe pas au Québec.
C’est un cafétéria avec un mur complet de petits compartiments avec des portes vitrées; en arrivant, vous donnez vos dollars à une préposée qui vous remet uniquement des pièces de 0.25$. Puis, vous déposez le nombre de pièces requises pour acheter ce que vous voyez à travers la vitre.Vous apportez ensuite votre cabaret pour aller vous asseoir à une table.
Il n’y a pas de caissière, ce qui accélère le service; ceci est très important dans un terminus lorsque vous n’avez que quelques minutes avant le prochain départ.

En sortant du terminus, il commence à faire soleil et je découvre, un coin de rue plus loin,  » l’Empire State Building » situé sur la 34è Rue, près de la 5è Avenue. Avec ses 102 étages, il n’est pas facile à photographier au complet…
Je remarque qu’il y a 3 opérateurs d’autobus pour le service local : la « Fifth Avenue Coach Lines » avec des autobus crème et vert, tous des GMC de 40 pieds de long; aucun New Look, ils roulent uniquement sur les Avenues, soit du nord au sud, et, vice-versa.
Puis, la « Surface Transportation Co », avec des « Mack » de 40 pieds de long, crème et rouge, qui voyagent seulement sur les Rues, soit le l’Est à l’Ouest, et, vice-versa. Leur slogan apparaît sur les autobus, au-dessus des fenêtres = » Ride the Surface Way », pour compétitionner le subway ( en français = rouler en surface… et non sous terre!).
Finalement, il y a les autobus deux tons de vert de la  » New York City Transit Authority », tous des GMC, modèle New Look, dont les dix premiers ont l’air climatisé. Ils sont numérotés de 1 à 10, et, les autres de 3000 à la suite.
Ils parcourent les Avenues et les Rues.
Evidemment, il y a aussi la quinzaine de lignes du « Subway » opérées par 3 compagnies différentes.

Après midi, je reviens au terminus pour acheter un billet de « Sight-Seeing », les autobus réguliers sont pleins alors, on met en service un GMC, modèle PD-4104. Faut le faire : visiter New York avec sa centaine de gratte-ciels dans un autocar sans fenêtre sur le toit !!!
A l’heure du souper, je trouve un cafétéria sur le « Times Square »; c’est étourdissant d’observer la circulation qui a lieu dans les deux directions à la jonction des 2 Avenues.
(Note = plus tard, un sens unique a été établi sur les 2 Avenues.)
C’est samedi soir, il y a tellement de monde sur les trottoirs aussi larges que les rues de Québec, que j’ai beaucoup de difficulté à marcher.
Sur la 42è Rue, il y a une dizaine de théâtres montrant des films pornos et donnant des spectacles érotiques; il faut marcher dans la rue à travers la circulation.
Le lendemain, je continue à marcher vers le Nord, et, découvre un deuxième terminus de « Greyhound »; il est aussi vieux que le premier.
J’apprends que le premier réunit les parcours vers le sud et l’ouest alors que le second est utilisé pour ceux du Nord et de l’est.

Ce terminus, situé sur la 42è Rue, réunit toutes les compagnies d’autobus arrivant à New York, et, surtout les compagnies de banlieues qui sont très nombreuses. Toutes sortes de modèles et toutes sortes de couleurs, c’est le paradis des autobus…j’en ai le souffle coupé!
Dans l’après-midi, je visite les studios de la « NBC » qui me donnent l’occasion de voir, pour la première fois, la télévision en couleurs.
( Note = au Canada, la télé en couleurs est arrivée en août 1966 ).
Après avoir marché toute la journée samedi, dimanche et lundi matin, je me rends au terminus pour le départ de 12h30.
Je quitte à bord du 3065, un PD-4104- 1958 avec toilette, de la « Eastern Greyhound Lines »; après un arrêt de repos à Albany, nous soupons à Elizabethtown, et, arrivons au Terminus Central de Montréal, à 22h30.

Le 26 mai 1961, l’autobus A-001, PD-4104 – 1958 m’emmène à Québec; départ à 20h10 et arrivée à 23h55.
Le retour se fait, dimanche soir, avec le A-812- PD-4104- 1957 sans toilette; départ à 21h00 et arrivée à 00h45.
Le 2 juin, c’est avec le A-002, PD-4104 – 1958 que je vais à Québec; départ à 20h10 et arrivée à 23h55.
Le retour du dimanche a lieu avec le 5501, PD-4104 – 1955, pas de toilette, ni air climatisé; départ à 21h00 et arrivée à 00h45.
Le 9 juin, le A-002 me conduit à Québec; départ à 20h10 et arrivée à 23h55.
Le retour se fait à bord du A-006; départ à 21h00 et arrivée à 0045.
Le 16 juin, je prends le A-006 pour retourner à Québec; départ à 20h10 et arrivée à 23h55.
Le A-049, PD-4104 – 1960, me ramène à Montréal, le dimanche soir; départ à 21h00 et arrivée à 00h45.
Tous ces voyages de routine se font sans histoire.

Le 23 juin 1961, mon copain de Québec vient me rejoindre pour entreprendre le long voyage qui va nous permettre de réaliser un rêve datant de 1958 lorsque nous avons visité « Prévost Car », à Ste-Claire.
J’ai obtenu une invitation nous offrant de visiter l’usine de la « General Motors Truck & Coach Division », située à Pontiac, Michigan, à une trentaine de milles au nord de Detroit.
Nous quittons le Terminus Central, à 21h00, à bord du A-019, PD-4104 – 1960 de la « Colonial Coach Lines », filiale de la « PTC ».
Nous passons par Vaudreuil et Rigaud et en arrivant à la frontière de l’Ontario, un violent orage nous oblige à arrêter sur le bord de la route; le dépôt de savon sur le pare-brise empêche les essuies-vitres de le nettoyer.
Nous faisons un arrêt de 15 minutes au « Ottawa Bus Terminal » situé au 265 Albert street. Embarquement et débarquement de passagers.
Vers 3h00, nous arrêtons pour un arrêt de repos devant un dépanneur à Jarvis, sur la route no. 7, environ une heure avant d’arriver à Peterborough.  Puis, finalement, nous entrons dans le « Toronto Bus Terminal », situé au 610 Bay street, à 5h30.
Après un copieux déjeuner au terminus, nous nous empressons d’aller visiter la ville.
Nous commençons par un Tour-de-ville avec le 1954, un Can-Car, CD-44A – 1956, de la « Toronto Transit Commission » avec le toit vitré et des grandes fenêtres doubles grandeurs. Les couleurs crème et rouge nous rappellent celles de Québec.
La circulation des centaines de tramways, modèle « PCC » nous fascine; nous décidons d’aller faire un tour.
En jasant avec le chauffeur, celui-ci nous raconte son dernier voyage à Chibougamau…il avait reconnu notre accent québécois !

Le chauffeur du tramway nous informe qu’il y aurait environ 500 tramways, tous des « PCC », et, près de 1600 autobus, incluant environ 150 trollley-bus en service dans la ville de Toronto, en plus d’une ligne de métro inaugurée en 1954, la seule au Canada.
Nous avons d’ailleurs fait un tour de métro et, surprise, avant d’arriver au bout de la ligne, au nord de la ville, celle-ci émerge à l’extérieur pour circuler à la façon d’un train de banlieue.

Après midi, nous quittons le terminus, à 12h40, à bord du numéro 1810, un PD-4104 de la « Gray Coach Lines » ( filiale de la « TTC » ) en route pour Niagara Falls. Nous arrivons à 15h10, et, visitons le magnifique jardin botanique en plus de louer le costume approprié pour aller marcher sous la chute. Le petit terminus est rempli d’autobus de la « Gray Coach Lines » et de la « Canada Coach Lines » ( filiale de la « Hamilton Street Railway »).
Etrange, ce sont tous des « GMC », majoritairement des modèles « Suburban ».

A 19h30, nous montons dans le numéro 1931, un GMC – SDM-4501- New-Look de la « Canada Coach Lines » pour se rendre à Buffalo, N.Y.
Nous arrivons à 20h10 dans le vieux « Greyhound Bus Terminal », et, en s’adressant au comptoir d’aide aux voyageurs, nous obtenons une chambre dans une auberge située à deux coins de rue du terminus. Une brève visite à pied du centre-ville ne nous montre rien d’intéressant, si ce n’est des autobus « Mack », ancien modèle, avec un nouveau devant « New Look » !!!

Le lendemain matin, 25 juin, nous nous rendons au terminus pour retourner à Toronto.
Le départ est annoncé pour 9h30, et, surprise, il s’agit d’un « Scenicruiser », le 4489 de la « Eastern Greyhound Lines ». Nous nous assoyons au deuxième niveau et vivons pour la première fois l’expérience de voyager à bord de ce modèle légendaire.
C’est étrange de voir le toit du premier niveau à travers le pare-brise du deuxième niveau !
Nous arrivons à Toronto à 11h30 et nous nous empressons de dîner dans le terminus puisque nous quittons à 13h15 pour Detroit.
Encore chanceux, nous prenons un autre « Scenicruiser », le M-5418 de la « EGL » qui nous laisse à 19h30, au très beau « Greyhound Bus Terminal » de Détroit. Très moderne, ce terminus semble très récent; cela fait changement. ! Nous soupons au restaurant « Greyhound Post House », un cafétéria très propre avec un menu détaillé et un service rapide.
Après avoir obtenu les informations nécessaires, nous nous rendons sur « Woodward Avenue », un coin de rue à l’ouest du terminus.
C’est une avenue ayant 10 voies de large ( 5 dans chaque direction ) et se dirigeant vers le nord sur une distance de plusieurs milles.
Nous montons à bord d’un GMC – SDM-5301-New-Look de la « Great Lakes » dont la destination affiche « Pontiac ».
Le billet aller coûte 0.75$ plus 0.02$ de taxe ; toute une surprise car, c’est la première fois que nous payons des taxes sur un billet d’autobus !
Nous avons trouvé une chambre près du petit terminus, et, le lendemain, nous nous rendons avec un petit GMC – TGH-3102, de la ville de Pontiac, au 660 South Boulevard East pour notre rendez-vous, à 13h30, à l’usine de la « GMC Truck & Coach Division ».
Après avoir été forcé de déposer ma caméra à la réception, on nous emmène visiter l’usine ; étrange, nous commençons la visite par la fin de la chaîne de montage ! C’est très impressionnant de voir l’assemblage des New Look mêlés avec les autocars PD-4104; on nous informe que la production varie de 5 à 10 autobus par jour selon les commandes.
A l’extérieur, un très grand terrain de stationnement contient une centaine d’autobus de tous les modèles prêts à être livrés.
Quel contraste avec les « Ateliers Prévost » de Ste-Claire…
En sortant de l’usine, pendant que nous attendons l’autobus pour retourner à Détroit, une auto-patrouille de Pontiac nous demande de nous identifier; puis, voyant ma caméra, un policier nous demande de venir au poste de police pour regarder le film afin de vérifier si j’ai pris des photos à l’usine ( interdites à cause des contrats militaires ). Je lui montre mon billet  » Employee half fare » en lui disant que nous sommes canadiens, et, j’ajoute la lettre du rendez-vous. Il ne veut rien savoir, et, je commence à me pomper ! A ce moment, le deuxième policier, plus âgé parle au premier, et, surprise, non seulement ils annulent la demande mais, nous offrent de nous conduire au terminus de Detroit.
Méfiants, nous décidons quand même d’accepter, et, arrivons au terminus à bord de l’auto-patrouille après une balade d’une trentaine de minutes.  Toute une expérience !!!
Le lendemain, nous nous rendons à Dearborn, à l’ouest de Detroit, pour visiter les usines de la « Ford Motor Company ».

En arrivant à l’entrée du très vaste stationnement des employés de l’énorme usine de la « Ford Motor Company », nous devons attendre l’arrivée de l’autobus faisant la navette entre l’entrée et l’usine elle-même.
Première surprise = l’autobus de la « Detroit Street Railway » est un beau « GMC » New-Look !!!…
En s’approchant, nous remarquons que le logo de la « GMC » a été enlevé; de plus, la plaque du numéro de série, à l’intérieur, a aussi été enlevée.
Nous sommes donc les 2 seules visiteurs à savoir que nous nous promenons dans un autobus « GMC » !!!…
C’est aussi étrange de voir un autobus ayant les mêmes couleurs que les « Autobus Fournier », de Québec.

Deuxième surprise = il y a environ seulement la moitié des automobiles des employés qui sont des modèles de « Ford »; nous sommes scandalisés de voir que les employés viennent travailler avec des automobiles fabriquées par les compétiteurs de leur employeur !!!…

La visite commence par l’acierie dans laquelle nous marchons sur des passerelles suspendues près du plafond au-dessus des fours utilisés pour la fonte de l’acier; les wagons de chemin-de-fer apportent de très gros blocs d’acier qui sont placés dans les fours par des palans. Lorsque les blocs en fusion ressortent, les palans les placent sur des wagons plats qui les apportent dans le bâtiment de la tôlerie. A cet endroit, les employés refroidissent l’acier et la mettent dans des énormes presses qui la rejettent  en forme de portes, toits, ailes, etc.
Ensuite, ces pièces sont attachées sur des câbles au-dessus des lignes de montage, et, les employés assemblent ces pièces, dont les modèles et les couleurs sont mêlés, pour en faire des automobiles.
Incroyable!… environ trente minutes plus tard, en arrivant au bout de la ligne de montage, nous voyons un employé arriver de l’extérieur,en courant et démarrer l’automobile pour aller la stationner sur le terrain de livraison…cette automobile, que nous avons vue construire en 30 minutes, a démarré au premier tour de clé!!!…

En sortant de l’usine, nous allons visiter le « Ford Dearborn Museum » situé sur le même terrain; l’histoire détaillée de Ford nous est racontée à l’intérieur avec des photos et des artéfacts. A l’arrière, se trouve une grande piste ovale sur laquelle circule un modèle 1961 de chaque automobile Ford dont nous avons la possibilité d’en faire un essai comme passager.
Devinez quel modèle que nous avons choisi?
Vous êtes perspicaces, vous avez deviné que nous nous sommes promenés dans une rutilante Lincoln Continental.

De retour au terminus, nous quittons Detroit à bord du no. 3264 – PD-4104 de la « Eastern Greyhound Lines » , à 15h00 en route pour Toronto.
En passant à la douane, à Windsor, nous nous payons la tête des douaniers en feignant de ne pas comprendre l’anglais…ils nous ont retournés rapidement dans l’autobus !
Nous arrivons à Toronto, à 22h45, après avoir reculé nos montres d’une heure dû au décalage horaire.
Puis, à 23h45, nous montons dans l’autobus no. A-050 – PD-4104 – 1960 de la « Colonial Coach Lines » pour retourner à Montréal.
A Ottawa, il faut changer d’autobus, et, nous terminons le voyage avec le A-017 – PD-4104 – 1958 de la « CCL » ; arrivée à 8h00 à Montréal.
Le voyage m’a coûté 12.15$ pour la distance de Montréal-Ottawa-Toronto-Buffalo-Toronto-Detroit-Toronto-Ottawa-Montréal.

Ensuite, commence une longue série hebdomadaire de navettes entre Montréal et Québec, généralement sans histoire.

Le 30 juin 1961, A-049 – PD-4104 – 1960, de 20h10 à 23h55. ( fin-de-semaine de la Confédération).
Le 3 juillet 1961, A-001 – PD-4104 – 1958, de 21h00 à 00h45.
Le 7 juillet 1961, A-044 – PD-4104 – 1960, de 20h10 à 23h55.
Le 9 juillet 1961, A-037 – PD-4104 – 1959, de 21h00 à 00h45; cet autobus a été transféré à « Autobus Saguenay Inc », filiale de la « PTC ».
Le 14 juillet 1961, A-047 – PD-4104 – 1960, de 20h10 à 23h55.
Le 16 juillet 1961, A-001 – PD-4104 – 1958, de 21h00 à 00h45.
Le 21 juillet 1961, A-002- PD-4104 – 1958, de 20h10 à 23h55.
Le 23 juillet 1961, A-039 – PD-4104 – 1959 – ASI , de 21h00 à 00h45.
Le 28 juillet 1961, A-009 – PD-4104 – 1958, de 17h30 à 20h30 – le chauffeur avait le pied pesant, seulement 3 heures !!!
Le 30 juillet 1961, G-953 – SDM-5301-1960 ( New-Look), de 21h00 à 00h45.
Le 4 août 1961, A-049 – PD-4104 – 1960, de 17h30 à 20h45.
Le 6 août 1961, A-047 – PD-4104 – 1960, de 21h00 à 00h45.
Le 11 août 1961, A-005 – PD-4104 – 1958, de 17h15 à 20h45.
Le 13 août 1961, A-038 – PD-4104 – 1959 – ASI, de 21h00 à 00h45.
Le 18 août 1961, A-804 – PD-4104 – 1957, de 17h30 à 20h15.
Le 20 août 1961, A-013 – PD-4104 – 1958, de 21h00 à 00h45.
Le 24 août 1961, A-037 – PD-4104 – 1959 – ASI, de 17h30 à 20h45.
Le 27 août 1961, A-040 – PD-4104 -1960, de 20h45 à 00h30.
Le 1 septembre 1961, A-049 – PD-4104 – 1960, de 17h30 à 21h20 à cause de la circulation très dense entre Longueuil et St-Hyacinthe.
Le 4 septembre 1961, A-049 – PD-4104 – 1960, de 21h00 à 01h00. ( fin-de-semaine de la Fête du Travail).
Le 8 septembre 1961, A-037 – PD-4104 – 1959 – ASI, de 17h30 à 21h00.
Le 10 septembre 1961, A-039 – PD-4104 – 1959 – ASI, de 21h00 à 00h45; changé pour le A-010-PD-4104-1958 au restaurant de St-Germain.
Le 15 septembre 1961, A-006- PD-4104-1958, de 17h30 à 21h00.
Le 17 septembre 1961, D-960 – TDM-5108- 1957, de 21h00 à 00h45.
Le 22 septembre 1961, A-003-PD-4104-1958, de 17h35 à 21h00.
Le 24 septembre 1961, A-008-PD-4104-1958, de 21h15 à 00h45.
Le 29 septembre 1961, A-049-PD-4104-1960, de 17h30 à 21h00.
Le 1 octobre 1961, A-049-PD-4104-1960, de 21h15 à 00h45.
Le 6 octobre 1961, B-181-TDM-4515-1959, de 18h00 à 22h00. ( Fin-de-semaine de l’Action-de-Grâces).
Le 9 octobre 1961, A-010-PD-4104-1958, de 21h15 à 01h00.
Le 13 octobre 1961, A-040-PD-4104-1960, de 17h30 à 21h00.
Le 15 octobre 1961, A-046-PD-4104-1960, de 21h15 à 00h30.
Le 20 octobre 1961, A-005-PD-4104-1958, de 17h30 à 21h00.
Le 22 octobre 1961, A-038-PD-4104-1959-ASI, de 21h15 à 00h45.
Le 27 octobre 1961, A-047-PD-4104-1960, de 17h30 à 20h45.
Le 29 octobre 1961, A-041-PD-4104-1960, de 21h15 à 00h45.

Entre-temps, je déménage dans le quartier Ahuntsic, près du pont Viau, dans le nord-est de la ville.
Pour aller travailler au Terminus de l’Est, je prends l’autobus « St-Hubert – 6  » ( Can-Car – CD-52 ) qui descend la rue St-Hubert jusqu’au Terminus de l’Est  à partir du terminus Henri-Bourassa, situé sur le boulevard du même nom, près de la rue Lajeunesse.  Mais, le service est trop long, surtout en traversant la « Plaza St-Hubert »…alors, je décide de prendre l’express  » 1 E – St-Denis » qui coûte 10 sous de plus que le prix du billet régulier ( 15 sous ).
Le soir, je reviens par le « St-Denis – 68  » dont la fréquence est aux 2 minutes, aux heures d’affluence…de plus, j’ai le grand plaisir de voyager à bord des autobus « GMC »- TDH-5105 – 1956 ( 2350 à 2399) qui sont exclusivement utilisés sur ce parcours.
La fréquence est tellement élevée qu’il y a un autobus à tous les 2 arrêts…et, pourtant, nous voyageons debout !!!
Le service régulier se fait aux 10 minutes, en tout temps, de 5h00 à 4h00 le lendemain matin.

3 novembre 1961 – Montréal à Québec – A-804 – PD-4104 – 1957 – de 18hh00 à 22h00.- pas de toilette.
5 novembre 1961 – Québec à Montréal – A-005 – PD-4104 – 1958 – de 21h15 à 00h45.
10 novembre 1961 – Montréal à Québec – A-011 – PD-4104 -1958 – de 17h45 à 21h45.
12 novembre 1961 – Québec à Montréal – A-811 – PD-4104 – 1957- de 21h15 à 00h45. – pas de toilette.
17 novembre 1961 – Montréal à Québec – A-011 – PD-4104 – 1958 – de 17h30 à 21h15.
19 novembre 1961 – Québec à Montréal – A-014 – PD-4104 – 1958 – de 21h00 à 00h45.

En arrivant de Québec, le dimanche soir, je descend au Terminus de l’Est et attrape le dernier « Ste-Thérèse » ( GMC-TDM-5108) qui quitte à 01h00 ; celui-ci me laisse débarquer au coin du boul. Henri-Bourassa et je marche quelques minutes pour me rendre chez-moi.
Les règlements interdisent à la « Provincial » de laisser des clients avant le pont Viau mais, les chauffeurs me font une faveur !!!…

24 novembre 1961 – Montréal à Québec – A-009 – PD-4104 – 1958 – de 17h30 à 21h00.
26 novembre 1961 – Québec à Montréal – A-046 – PD-4104 – 1960 – de 21h15 à 0045.
1 décembre 1961 – Montréal à Québec – A-037 – PD-4104 – 1959 – ASI  – de 17h30 à 21h15.
3 décembre 1961 – Québec à Montréal – A-013 – PD-4104 – 1958 – 21h00 à 00.30.
8 décembre 1961 – Montréal à Québec – A-009 – PD-4104 – 1958 – 17h30 à 20h30.
10 décembre 1961 – Québec à Montréal – A-041 – PD-4104 – 1960 – de 21h30 à 01h30 ;
Ayant manqué le « Ste-Thérèse », je dois prendre le « St-Denis – 68 » et arriver 20 minutes plus tard…

Au cours de la semaine, les patrons nous informent que la « PTC » a crée une nouvelle filiale au nom de « Bonaventure Enterprises Ltd ».
Cette dernière a acheté le garage de la rue William ainsi que celui du Terminus de l’Est, et, les opérations commenceront le 2 janvier.
Toutes les filiales et toutes les compagnies d’autobus utilisant le gros garage deviennent les clients de « BEL ».
Du même coup, nous apprenons que le patron, 4 employés et moi déménagerons au bureau du garage, 1390 rue William, le 2 janvier, à 8h30.
Le nom de Bonaventure vient d’une compagnie de taxis opérant dans le comté de Bonaventure et qui a été achetée par la « PTC » au début des années « 50 » ; les opérations avaient été rapidement abandonnées.

15 décembre 1961 – Montréal à Québec – A-041 – PD-4104 – 1960 – de 17h30 à 20h30.
17 décembre 1961 – Québec à Montréal – A-010 – PD-4104 – 1958 – de 21h15 à 00h30.
22 décembre 1961 – Montréal à Québec – A-044 – PD-4104 – 1960 – de 13h30 à 16h45.
26 décembre 1961 – Québec à Montréal – B-170 – TDM-4515 – 1959 – de 8h15 à 11h45.
Autobus de banlieue avec hauts sièges fixes rembourrés sans air climatisé ni toilette et dont la porte accordéon laisse entrer la poudrerie tout le long du voyage…
Le lendemain de Noel, la compagnie a mis en service tout ce qu’elle pouvait !

29 décembre 1961 – Montréal à Québec – A-041 – PD-4104 – 1960 – de 01h45 à 16h45.

La suite dans l’article: Jean Breton, souvenirs 1962-1963